vendredi 28 octobre 2016

2nde 2 Exemple d'argumentation sur la transition démographique en Inde pour le DS 1 de Géographie

L'Inde suit le modèle de la transition démographique qui commence
vers 1920 avec la baisse de la mortalité, qui s’accélère entre 1950 et 1975. La 1re phase s’achève dans les années 1970, où l’apogée de
la croissance est atteint avec + 2,3 % par an, ce qui représente 12,6 millions de personnes par an au début et 15,6 à la fin de la décennie. La
2e phase s’amorce dans les années 1980, avecun taux de croissance qui passe de 2,3 à 1,6 ; l’écart entre natalité et mortalité restant assez
constant, car la mortalité continue à diminuer au même rythme que la natalité (doc. 1). Il faut souligner qu’un taux de 1,4 % en 2013, rapporté
à 1 280 millions d’habitants, représente un effectif supplémentaire de 18 millions de personnes, supérieur à ce qui était atteint lors de l’apogée de la fin des années 1970. Au total, entre le début de la transition en 1920 et 2013, la population de l’Inde a été multipliée par 4,7, passant de 250 à 1 280 millions d’habitants.
Elle devrait être multipliée par 7 si on se réfère aux projections moyennes de croissance, qui affectent à l’Inde 1 700 millions d’habitants en
2050 , alors que la Chine ne devrait en avoir que 1 440 millions à la même date.
L ’Inde est aujourd’hui mise en avant, présentée comme
une puissance émergente, mais un développement
à la Chinoise n’est guère possible dans ce pays compte tenu de sa démographie
mal maîtrisée.

La baisse de la fécondité ne devient vraiment
significative que dans les années 1970, période
dans laquelle on peut considérer que l’Inde est
entrée dans la 2e phase de la transition démographique.
Une politique de planning familial
avait pourtant été instaurée à partir de 1952
suite aux recommandations du premier plan
quinquennal 1951-1956. Cette politique a été
un échec, se contentant de mettre des contraceptifs
à disposition du public et d’ouvrir quelques
centres de planning familial dans les villes.
La politique de planning familial a été
renforcée au cours du 3e plan quinquennal
1961-1966 mais on s’est rendu compte très vite
que l’objectif d’une natalité de 25 % en 1973
était totalement irréaliste (elle sera de 35 % en
réalité), ce qui a conduit à durcir les mesures
en 1974 avec la mise en place de campagnes
de vasectomie qui toucheront plus de 10 millions
d’hommes. Certains États indiens adopteront
même des dispositions pénalisant les familles
de plus de 3 enfants, voire de plus de 2
dans quelques cas. Cette politique, taxée ensuite
de « volontarisme aveugle », sera un des
éléments importants de l’échec électoral du
parti du Congrès et d’Indira Gandhi aux élections
de 1977. Elle a certes eu un effet ponctuel,
mais l’objectif fixé en 1974 d’une natalité
à 25 % en 1984 ne sera atteint qu’en 2001 (le
niveau en 1984 était de 34 %). Depuis trente
ans, la politique de réduction des naissances est
incitative .
En fait, la fécondité indienne
baisse parallèlement à la formation d’une classe
urbaine dans le pays et les niveaux les plus
élevés s’observent dans les campagnes les plus
pauvres du Bihar et de l’Uttar Pradesh où plus
de 5 enfants par femme sont encore enregistrés.
Maîtriser la démographie est donc un
enjeu majeur pour le pays, d’autant plus que
l’Inde est le pays qui compte le plus de pauvres
dans le monde . Les consommations de
l’Inde en aliments, eau et énergie vont augmenter
du fait de la croissance démographique
(+ 48 % d’habitants entre 2010 et 2050), mais
aussi parce que chaque Indien consommera
plus. Le développement et l’urbanisation entraînent
une diversification des usages et une
croissance des besoins , l’alimentation et à l’énergie).
Il faudra 1,8 fois plus de céréales, alors que leur part dans
l’alimentation va reculer de 8 points et 1,7 fois
plus d’eau, les besoins non agricoles passant de
11 % à 30 % de la consommation. Les évolutions
seront encore plus marquées pour
l’énergie, puisque les besoins feront plus que
doubler pour une population qui aura augmenté
de moins de 50 % (doc. 6)
Aussi, l'Inde doit faire face à trois défis :
Les défis du nombre : des densités fortes, multipliées
par plus de 3 entre 1950 et 2010, la
pauvreté, la difficile maîtrise de la démographie,
etc.
Le défi alimentaire et énergétique : subvenir
aux besoins d’une population de plus en plus
nombreuse ; besoins en aliments qui seront
multipliés par 1,8 d’ici à 2050, les besoins en
eau, multipliés par 1,7, et la consommation
d’énergie qui fera plus que doubler dans la
même période.
Le défi social : réduire la pauvreté.