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dimanche 20 novembre 2016

Synthèse : Gaston Chevallier, un civil dans la guerre.

 Faites une synthèse : Gaston Chevallier, un civil dans la 

  guerre.



1.Qui est-il avant la guerre ?


2.Ses affectations pendant la Guerre


3.la situation personnelle de Gaston Chevallier (sanitaire, 

matérielle - nourriture, couchage…)

    4.le rôle de la censure

    5.se montre-t-il préoccupé par le sort de sa famille ?

    6.est-il préoccupé par son propre sort ?

    7.Comment évolue son moral ?

    Conclusion: quel bilan peut-on faire sur la guerre de ce 

    civil combattant Gaston Chevalier ?

AP, Première S-novembre 2016: Un civil combattant dans la guerre

Un civil combattant dans la guerre : 

 

Gaston Chevallier

Sources de documentation :
  • livret militaire de Gaston Chevallier ;
  • état civil de la commune de La Bouteille et de Voulpaix (Aisne) ;
  • journaux de marche et des opérations (site du ministère de la Défense : SGA. Mémoire des hommes) ;
  • fiche personnelle de Gaston Chevallier sur le même site ;
  • renseignements du registre matricule (Arch. dép. Aisne)
Notice biographique
Le personnage est un « cultivateur » (terme de l’époque pour agriculteur) qui a une exploitation agricole près de Vervins, à La Bouteille (Aisne), village de quelques centaines d’habitants.
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Gaston Chevallier au 29e régiment d’artillerie de Laon
1899-1902
Né le 9 septembre 1878, il a effectué son service militaire à Laon, au 29e régiment d’artillerie du 16 novembre 1899 au 20 septembre 1902. Ce régiment est dans la caserne Hannique, sur le site du lycée Paul-Claudel.
G. Chevallier est affecté comme conducteur (il dirige un attelage de chevaux tirant un canon) ; il devient brigadier le 3 octobre 1900.
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Mariage de Gaston Chevallier
14 février 1903
Gaston Chevallier se marie le 14 février 1903 à Anna Serant. De cette union naissent deux filles : Geneviève (née en 1904-05) et Madeleine (née le 14 janvier 1906).
Il est mobilisé dès le premier jour de la guerre, le 1er août 1914, toujours au 29e régiment d’artillerie. Son âge (il a près de 36 ans) le classe dans l’armée territoriale depuis 1912. Il n’est donc pas appelé à être en première ligne, a priori [1], mais il participe au ravitaillement en munitions des régiments d’artillerie du secteur. Les risques sont donc moindres, seulement dans un premier temps, car les territoriaux seront amenés à être aussi dans les tranchées exposées.
Affectations successives
  • Août 1914 :
    • rappelé le 1er août 1914
    • 3 août : arrivé au 29e RAC (régiment d’artillerie de campagne) ; versé à la 28e section (section des munitions) ;
  • 31/5/1915 : 44e RAC - 105e 1/2 Batterie du 58 T [2], rattachée à la 36e batterie 1/2 batt. de 58T ;
  • 27/1/1916 : 29e RAC (26e section des munitions) ;
  • 2/12/1916 : 15e RAC (31e section) [3] ;
  • 4 sept. 1918 : évacué sur l’hôpital militaire de Rennes.Pour consulter les journaux des unités ci-dessus :
  • cliquer sur les liens des unités ci-dessus, de façon à se rendre sur le site SGA-Mémoires des hommes ;
  • cliquer sur l’un des résultats obtenus qui vous paraît pertinent ;
  • commencer la consultation du journal.
Pour ceux qui s’en sentent le courage, vous pouvez placer des repères et des lignes sur la carte de Google Maps (voir ci-dessous pour la méthode), de façon à indiquer les déplacements de Gaston Chevallier durant la guerre.
Travail à effectuer
1. Constituer une frise chronologique de l’année correspondant au document, et reportez les grands événements militaires (batailles, etc.). Aidez-vous de votre manuel et toute autre source (que vous indiquerez).
2. Par groupe de deux, examinez attentivement le document :
  • Étude du document donné :
    • relevez la date de la lettre (à reporter sur la frise chronologique) ;
    • d’après ce document, cherchez des éléments sur le contexte historique :
      • est-on pendant, avant ou après une bataille importante ?
      • est-on dans une période de repos ?
      • G. Chevallier est-il avant ou après une permission ? Etc. ;
    • relevez les éléments permettant de connaître :
      • la situation personnelle de Gaston Chevallier (sanitaire, matérielle - nourriture, couchage…)
      • le rôle de la censure
      • se montre-t-il préoccupé par le sort de sa famille ?
      • est-il préoccupé par le sien ?
      • donnez un indice de son moral, que vous reporterez sur le graphique « Moral » commun à la classe :
        • 0 : très bas
        • 1 : bas
        • 2 : très moyen
        • 3 : moyen
        • 4 : assez bon
        • 5 : bon
        • 6 : très bon.
  • À quelle unité militaire appartient Gaston Chevallier à ce moment-là ? Consultez les éléments biographiques ci-dessus pour le savoir ;
  • Examinez le journal de marche et des opérations de sa formation militaire (voir ci-dessus) :
    • compléter les éléments du contexte historique trouvés dans le document ;
    • où se trouve l’unité militaire ?
  • Report des éléments découverts :
    • complétez la frise chronologique ;
    • complétez la carte commune « Gaston Chevallier (1914-1918) » en fixant un repère. Connectez-vous àGoogle Maps, avec les identifiants indiqués (me les demander) ;
Méthode d’utilisation de Google Maps :
  • Pour trouver une localité :
    • entrez son nom dans la barre de recherche, et cliquez sur le bouton « Recherche Google Maps » ;
    • dans la fenêre qui apparaît, cliquez sur « Enregistrer dans Mes cartes » ;
    • sélectionnez la carte « Gaston Chevallier (1914-1918) », si nécessaire, puis cliquez sur « Enregistrer » ;
    • dans la fenêtre qui apparaît, vous pouvez modifier le titre (laissez le nom de la localité qui apparaît) et la description (indiquez la date et d’autres précisions).
  • Pour figuré un parcours :
    • entrez le nom de la localité dans la barre de recherche, et cliquez sur le bouton « Recherche Google Maps » ;
    • dans la fenêre qui apparaît, cliquez sur « Itinéraires » ;
    • indiquez le nom de la localité de départ, puis sur « OK » ;
    • l’itinéraire apparaît à gauche ; en-dessous, cliquez sur « Enregistrer dans Mes cartes » ;
    • sélectionnez la carte « Gaston Chevallier (1914-1918) », si nécessaire, puis cliquez sur « Enregistrer » ;
    • dans la fenêtre qui apparaît, vous pouvez modifier le titre et la description.
3. Après la mise en commun des éléments avec le reste de la classe, faites une synthèse : Gaston Chevallier, un civil dans la guerre.

Les documents

La transcription des lettres a été faite en respectant l’expression (orthographe, syntaxe…), la ponctuation et les retours à la ligne.
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4 août 1914
Voir également la reproduction photographique de cette lettre ci-dessous
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13 août 1914
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26 janvier 1915
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28 mai 1915
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23 juin 1915
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4 août 1915
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31 août 1915
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1er décembre 1915
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21 décembre 1915
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29 décembre 1915
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15 février 1916
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18 avril 1916
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27 décembre 1916
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10 janvier 1917
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1917 (avant le 27 mai)
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27 mai 1917
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19 septembre 1917
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27 novembre 1917
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7 décembre 1917
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24 mai 1918
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24 août 1918
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27 août 1918
RTF - 933 octets
13 septembre 1918
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24 septembre 1918
Voir la reproduction photographique du télégramme ci-dessous
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27 septembre 1918
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20 novembre 1918
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12 janvier 1919
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sans date
En complément, reproduction de deux documents :
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Lettre du 3 août 1914, p. 1
JPEG - 1.7 Mo
Lettre du 3 août 1914, p. 2
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Lettre du 3 août 1914, p. 3
JPEG - 1.2 Mo
Télégramme du 25 septembre 1918
[1Il sera affecté à une section de mortiers entre mai 1915 et janvier 1916, donc dans une tranchée
[2Le 58 T désigne un petit canon de 58 mm de diamètre, appelé « mortier », utilisé dans les tranchées — d’où le « T ». Appelé aussi « crapouillot », il peut lancer des petites bombes à ailettes à environ un kilomètre, de manière à atteindre la tranchée adverse
[3Le journal de la 31e SMI ne semble plus exister ; et celui du régiment ne dépasse pas le 31 décembre 1916. En cliquant sur « 15e> régiment d’artillerie de campagne », on obtient une page plus détaillée, dans laquelle différentes sections des munitions ; cliquez ici sur la 2e SMI. J’ai comparé le parcours des différentes sections des munitions, d’infanterie ou d’artillerie : ils sont identiques, à peu de choses près.
[4Faute de journal pour la 21e section, prendre celui de la 22e

dimanche 9 octobre 2016

Méthode du dossier EMC

Méthode du dossier EMC

Réaliser une bibliographie pour le dossier d' EMC

Bibliographie en EMC

Pour votre dossier en ECM

Pour votre dossier en ECM
  • la couverture comprend l’intitulé du sujet, vos noms  ainsi que votre classe ;
  • séparez nettement les éléments principaux (introduction, développement, conclusion, bibliographie, annexes, lexique, remerciements…) et les parties du développement (saut de page) ;
  • utilisez une police de caractères lisible  : Arial 10 ou 12
  • prévoyez une page pour
    • le sommaire, comportant les titres des différentes parties et sous-parties de votre travail, avec leurs numéros de page (pensez à créer un sommaire automatisé, qui récupérera les numéros de page) ;
    • l’introduction, comportant l’analyse du sujet, la problématique et l’annonce du plan ;
    • la conclusion, comprenant notamment la réponse à la problématique ;
    • un éventuel lexique
    • les annexes (prévoyez un mini-sommaire)
    • d’éventuels remerciements à adresser aux personnes extérieures sollicitées
    • la bibliographie. Celle-ci comprend :
      • les références précises des sources utilisées [1], en respectant les bases de la typographie française :
        • Marcel Sainclou, « La crise du marché du nougat thaïlandais", Le Monde, 3 octobre 2009 ;
        • Arsène Luepain, Comment cuisiner les champignons hallucinogènes, éd. de l’Ammanite, coll. « La Cuisine facile », 2001
      • les références des sites consultés : indiquez leur nom, éventuellement leur auteur, quelques éléments explicatifs, une page en particulier (correspondant à un article ou autre), leur adresse :
[1les citations faites dans le développement seront accompagnées d’une note en bas de page avec les références de la source

mardi 15 décembre 2015

La Grande guerre et la conscription:ECJS Première

La Grande guerre et la conscription


La conscription

 
Document 1 - Carte postale envoyée en 1908 ou 1909

carte postale : caserne de Toul, avant 1914
Document 2 - Extrait d'un rapport du Sénat
Quelques grandes lignes de l'évlution de la conscription fin XIX e début XX e
La loi Freycinet de 1889 conserve le tirage au sort de la durée du service militaire (trois ans pour les malchanceux et un an pour les autres) mais supprime les dispenses et exemptions : les étudiants et séminaristes devront désormais faire un an de service. Les exemptés pour raisons médicales devront payer une taxe militaire.
C'est à la loi du 21 mars 1905 que remonte la création du service militaire personnel et universel, fondé sur l'égalité de tous les Français devant l'impôt du sang (ou du temps).
D'après le rapport n° 349 / 1995-1996 / Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées : L'avenir du service national, M. Serge Vinçon, Sénateur
  1.Donnez la définition de la conscription. 
2.Sur la carte postale identifiez les éléments faisant référence au service militaire et à l'armée 
3.À partir des informations relevées dans les sites suivants:
Histoire par l'image : un conscrit de 1870

Documentation française : dossier sur le service civil

indiquez les grandes lignes de l'évolution de la conscription en France de 1798 aux années 1990.

La mobilisation d'août 1914

 
Document 3 - Affiche de la mobilisation générale d'août 1914

L'affiche de la mobilisation générale d'août 1914

source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Document 4 - La mobilisation dans le village de Saint-Loup, dans la Beauce
« Voilà les gendarmes qui arrivent au grand trot de leurs chevaux. Ils vont droit à la mairie. Là ils trouvent le maître d'école, et le maître ressort avec l'affiche dans les mains, l'affiche blanche avec deux drapeaux en croix : MOBILISATION GÉNÉRALE.
Le maître nous crie :
- Allez dire à Achille qu'il sonne la trompette, à Cagé de prendre son tambour. Vous, les gars, sonnez le tocsin.
Alors, moi et Albert Barbet qui a été tué à la guerre, on a sonné le tocsin [1]. Le monde [2], ils ont laissé leurs faucheuses ; les charretiers ont ramené leurs chevaux. Tout ça arrivait à bride abattue. Tout ça s'en venait de la terre. Tout le monde arrivait devant la mairie. Un attroupement. Ils avaient tout laissé. En pleine moisson, tout est resté là. Des centaines de gens devant la mairie. Pommeret sonnait le clairon. Cagé battait la Générale [3]. On voyait que les hommes étaient prêts.
- Et toi, quand donc que tu pars ?
- Je pars le deuxième jour.
- Moi le troisième jour.
- Moi, le vingt-cinquième jour.
- Oh, t'iras jamais. On sera revenu.
Le lendemain, le samedi, Achille se promenait avec son clairon :
- Tous ceux qui ont de bons godillots, de bons brodequins, faut les prendre. Ils vous seront payés quinze francs.
Tu aurais vu les gars. C'était quasiment une fête, cette musique-là. C'était la Revanche. On avait la haine des Allemands. Ils étaient venus à Saint-Loup, en 70 et ils avaient mis ma mère sur leurs genoux quand elle avait deux, trois ans. Dans l'ensemble, le monde a pris la guerre comme un plaisir. »
Ephraïm Grenadou [avec Alain Prévost], Grenadou paysan français, Paris, 1975.
Ephraïm Grenadou, né en 1897 en Eure-et-Loir, s'est entrentenu au milieu des années 1960 avec Alain Prévost qui l'a constitué en « paysan français », témoin privilégié des deux guerres mondiales et des mutations du monde rural. Il combattra notamment avec le 227e RAC au Chemin des Dames. Il décrit ici la mobilisation en France, le 1er août 1914.
 
[1] Sonnerie de cloche à coups répétés et prolongés pour donner l'alarme en cas d'alerte, de catastrophe naturelle, d'incendie, de mobilisation générale, etc
[2] les gens
[3]Batterie de tambour pour rassembler tout le monde, et, en particulier, pour donner l'alarme
4.À partir de l'affiche, quels sont les Français concernés par cet ordre de mobilisation ? Qui l'ordonne ? Qui est chargé de la mettre en œuvre ? 
5.À l'aide des deux documents, montrez comment les citoyens sont informés de la mobilisation en août 1914. 
6.À quel évènement font allusion les deux éléments en gras ? Expliquez. Décrivez l' état d'esprit dans lequel partent les mobilisés.

En 1914, l'armée d'active compte 800 000 hommes. La mobilisation la porte à 3 580 000, soit 20% de moins seulement que l'Allemagne deux fois plus peuplée.

Deux représentations des combattants de la Grande Guerre

Il s'agit ici  de regarder les détails des deux cartes et d'en faire une analyse fine pour dépasser la description de l'image, pour les "décoder".
Les deux cartes ont été écrites et envoyées par des combattants de la Grande guerre
 
Carte postale ancienne Grande guerre
carte postale ancienne : Grande guerre

  7.Établissez les points communs et les différences entre les deux cartes postales. 
8.Attribuez une date à chacune d'elle. 
9.La carte de gauche : quels aspects de la défense montre cette carte ? 
10.La carte de droite : que signifie " classe 18 " ? 
11.En quoi ces cartes postales sont-elles des objets révélateurs des relations du front avec l'arrière ? (destinataires, réalisme des représentations, sentiments exprimés par les illustration...) 
N.B. Envoyer votre devoir avant le 27.02.2012, 0h, - DERNIER DÉLAI- à 
histgeojps@gmail.com 
Il manque de nombreux travaux ! 

mercredi 25 novembre 2015

Quelques considérations sur le génocide arménien de 1915-1916


Quelques considérations sur le génocide arménien de 1915-1916
 
Une élimination planifiée et intentionnelle par le pouvoir ottoman
Dans le rapport du Comité de l'œuvre de secours 1915 aux Arméniens, on peut lire : « un plan général et uniforme, provenant d'une seule volonté centrale a été suivi ». On comprend, à travers ces lignes, qu'un « plan » a été élaboré donc que l'élimination a été planifiée. Ce plan a été mis en place par une « volonté centrale », expression qui désigne le pouvoir central implanté à Istanbul/Constantinople, capitale de l'Empire ottoman à l'époque. C'est le mouvement politique Jeune-Turc, au pouvoir depuis 1908, qui est à
l'origine de cette planification de l'élimination des Arméniens de l'Empire ottoman à partir d'avril 1915.

  Une élimination qui a concerné une grande partie des Arméniens
Le rapport précise que les faits se sont produits dans « toute la Turquie d'Asie du nord au sud, d'orient en occident. Pas un village, pas un hameau, pas une ville n'ont été épargnés ». Cette information - un peu exagérée - est nuancée par la vision qu'offre la carte sur la localisation des massacres : ils ont surtout eu lieu dans les grandes villes du centre et de l'est de la Turquie, là où se concentre la communauté arménienne (en jaune sur la carte). Personne ne semble échapper à cette élimination puisque le rapport précise la liste des victimes : « toute la population masculine que l'on massacre ou que l'on entasse dans des prisons » ; « ordre à toute la population féminine, aux vieillards et aux enfants de quitter la ville, mise en marche d'interminables convois que l'on affame ».
La carte vue en cours  précise le sort des Arméniens. Ils ont été victimes de « massacres » dans les villes mais aussi de « marches de la mort » où ils été déplacés de force, contraints de marcher longtemps et sur de longues distances. Beaucoup sont morts d'épuisement ou éliminés par les soldats qui encadraient ces marches. Le rapport complète ce que la carte montre. On apprend que les Arméniens ont été recrutés de force dans l'armée et envoyés se battre sans qu'ils ne soient armés. D'autres sont assassinés, torturés, des femmes sont violées. Au total, entre 1 et 1,2 millions de personnes sont mortes.

Une élimination justifiée par des motifs religieux et ethniques
Dans le rapport, on apprend les raisons ayant motivé ces actes envers la communauté arménienne de l'Empire ottoman : « on promet à ceux qui se feront musulmans qu'ils seront exemptés de la
déportation ». Les Arméniens sont chrétiens ; leur élimination s'explique donc par des motifs religieux.
D'autre part, le régime Jeune-Turc cherche à rendre la population ottomane homogène (une population entièrement et uniquement turque, d'où l'élimination des Arméniens mais aussi de la minorité kurde dont
il est aussi question dans le rapport). Cette élimination s'explique donc aussi par des motifs ethniques.
Dans le contexte de l'année 1915, où l'Empire ottoman connaît des difficultés militaires importantes, les Arméniens sont perçus comme des traitres à la patrie, ne se battant pas ou peu pour défendre l'Empire ottoman. Le pouvoir central les perçoit comme responsables de ces difficultés militaires.

Entre avril 1915 et juillet 1916, la communauté arménienne de l'Empire ottoman a donc bien été victime d'un génocide. On peut l'affirmer car les violences dont ils ont été victimes correspondent aux trois critères de définition d'un génocide :
- l'élimination de cette communauté était intentionnelle et planifiée par le pouvoir ottoman
- l'élimination concerne une grande partie de la communauté arménienne de l'Empire ottoman
- l'élimination de la communauté arménienne a été justifiée par des motifs religieux et ethniques

vendredi 30 octobre 2015

Comment créer un diaporama et y insérer du son ?

Comment créer un diaporama et y insérer du son, avec des outils simples, et en deux minutes ?
Les outils nécessaires, libres de tout droit et gratuits :
  • LibreOffice ;
  • Audacity, auquel viendra s’adjoindre une extension permettant la conversion en d’autres formats plus généralisés (un encodeur mp3, par exemple).
PDF - 649.1 ko
Tutoriel à télécharger

mercredi 14 octobre 2015

Analyse de documents en histoire : Les deux Angleterre

Les deux Angleterre

Analyse de documents en histoire : Croissance et mondialisation du XIX° siècle aux années 30

Après avoir replacé ce document dans son contexte historique, vous indiquerez en quoi il nous présente les grandes étapes de la croissance  et de la mondialisation depuis  le milieu du XIX° siècle jusque dans les années 30.


Document 1. Les deux Angleterre.  

Journaliste et romancier britannique, John Boynton Priestley (1894-1984) entreprend en 1934 un périple en Angleterre, pays dont il décrit les multiples facettes.

«  Il y a l'Angleterre du XIXe siècle, l'Angleterre industrielle du charbon, du fer, de l'acier, du coton, de la laine, des chemins de fer,[...] des usines textiles, des fonderies, des entrepôts,[...] un paysage dévasté avec cynisme de misérables petites villes recouvertes de suie, et plus noires encore, des villes sinistres semblables à des forteresses. Cette Angleterre-là forme la plus grande partie des Midlands et du Nord, elle existe partout.
Quant à [l'autre] Angleterre, j'en conclus que c'était l'Angleterre d'après-guerre, qui appartient bien davantage à notre époque qu'à nos Îles britanniques. L'Amérique, pensai-je, a été son véritable lieu de naissance. C'est l'Angleterre des routes nationales et des boulevards de ceinture, des stations-service, et des usines qui ressemblent à des halls d'exposition, des cinémas géants et des dancings, des magasins Woolworth (1), des pavillons avec de petits garages, des autocars, de la TSF (2) (...).  C'est le domaine de la production de masse, de la fabrication à grande échelle, et à prix réduits ».

J. B. Priestley, English Journey,  Londres,  1934.

1.  Les magasins Woolworth sont une chaîne de grands magasins d'origine américaine.
2. Transmission Sans Fil




Pistes de correction pour l’exercice A. d’histoire.

Ce document source s’inscrit dans le contexte des années 30 : une croissance économique brisée par la première grande  crise économique mondiale  née en  1929 et qui s’est par la suite diffusée au reste de la planète.  Ce document est un témoignage d’un journaliste anglais  John Boynton Priestley. Il nous décrit dans son carnet de voyage,  English Journey,publié en 1934,  l’Angleterre des années 30 en insistant sur ses inégalités, sociales et culturelles.
L’auteur oppose dans sa description deux Angleterre et souligne ainsi  les inégalités spatiales de la croissance et du processus d’industrialisation.
Dans le premier paragraphe il nous décrit une Angleterre née à la fin du XVIII° siècle et au début XIX° et correspondant à la première phase d’industrialisation et de croissance («Il y a l'Angleterre du XIXe siècle ») .En effet l’Angleterre a été le berceau de la révolution industrielle. Dans sa description l’auteur nous présente les principales caractéristiques de la première phase d’industrialisation et de croissance. Celle-ci repose sur l’utilisation d’une nouvelle source d’énergie : le charbon  une Angleterre («l'Angleterre industrielle du charbon »).  Elle repose sur des industries traditionnelles : les industries textiles (« l'Angleterre […]  du coton, de la laine, [...] des usines textiles ») et les industries métallurgiques (« l'Angleterre industrielle […] du fer, de l'acier […] des chemins de fer [...] des fonderies »). L’essor du chemin de fer, suggéré par l’auteur, est lié à la mise au point d’une nouvelle force motrice : la machine a vapeur. Cet essor a permis l’unification du marché national. Cette première étape a donné naissance à un type de paysage particulier : les villes noires du charbon et de l’acier dominées par les usines (de petite  taille essentiellement) où se concentrent désormais les ouvriers.
Cette Angleterre ne disparait pas avec l’arrivée d’une seconde phase de croissance et d’industrialisation. Celle-ci s’impose progressivement  à la fin du XIX° siècle. Elle repose en premier lieu sur une nouvelle organisation scientifique du travail : la mise au point du taylorisme et du fordisme (« C'est le domaine de la production de masse, de la fabrication à grande échelle, et à prix réduits. ». Ces prix réduits sont permis par des gains de productivité sur  la main d’œuvre : chaque ouvrier effectue désormais dans le processus une tâche précise en un temps limité (taylorisme). Cette productivité importance est aussi liée à la mécanisation (travail à la chaîne suggéré par l’auteur lorsqu’il évoque les nouvelles usines «qui ressemblent à des halls d'exposition » ) et à la standardisation de la production (fordisme).   Cette stratégie permet de baisser les prix et donc le développement d’une consommation de masse nécessaire pour écouler les biens issus d’une production de masse. Cette consommation de masse est évoquée par l’essor des grandes chaînes de magasins comme « Woolworth ». Cette phase est également fondée sur de nouvelles industries : celles des biens de consommation comme l’industrie automobile ou l’industrie du cinéma («cinémas  géants » […] des pavillons avec de petits garages, des autocars »). Elle repose aussi sur de nouvelles énergies comme le pétrole. L’auteur l’évoque en parlant de « stations-service ». Cette industrialisation a aussi donné naissance  à un nouveau paysage industriel et urbain : l’essor des grands axes de circulation routière adaptés à l’automobile, l’essor des premières banlieues pavillonnaires avec leurs maisons individuelles (« routes nationales et des boulevards de ceinture, des stations-service […] des pavillons). Elle donne naissance aussi à une civilisation des loisirs : la réduction des prix permet d’accéder massivement aux loisirs (« des cinémas géants  et des dancings », « TSF »).
Ces phases d’industrialisation et de croissance s’accompagnent aussi du processus de mondialisation : l’auteur évoque l’essor des réseaux de communication le chemin de fer au XIX° siècle (premier paragraphe ), la route au XX° siècle (on pourrait ajouter la maîtrise des mers avec l’essor des navires à vapeur) mais aussi les réseaux de télécommunication (TSF) (deuxième paragraphe). Grâce à ses réseaux, les territoires sont progressivement mis en relation (mondialisation). La première phase d’industrialisation et de croissance a permis l’affirmation du Royaume Uni au sein d’une économie- monde dont elle était le centre. On comprend dans le deuxième paragraphe que le centre de gravité s’est déplacé. Même si le Royaume Uni reste une grande puissance industrielle et commerciale, il doit  désormais compter avec un concurrent de poids : les Etats-Unis. D’ailleurs il précise que cette nouvelle phase de croissance et d’industrialisation est née aux Etats-Unis (« L'Amérique, pensai-je, a été son véritable lieu de naissance »)
Ce témoignage nous dresse donc un état des lieux de l’Angleterre au milieu des années 30. Il permet de comprendre qu’une industrialisation ne chasse pas l’autre. Les processus peuvent se superposer. On comprend également que désormais, les Etats-Unis s’affirment de plus en plus comme le centre de cette nouvelle économie-monde.