ANALYSE
DE DEUX DOCUMENTS DE GÉOGRAPHIE
CORRIGE : MUMBAI, DU DÉVELOPPEMENT AU DÉVELOPPEMENT DURABLE ?
Le
sujet proposé porte sur l’analyse des problèmes de développement
à Mumbai (anciennement Bombay) et des solutions mises en place ; il
se compose de deux documents. Le premier est un extrait d'un article
'Mumbai, une ville à réaménager » de Marie-Caroline Saglio
dans la revue Mappemonde daté de 2001, dont le titre est « Mumbai :
mutations spatiales d'une métropole en expansion ». L’auteur
présente les formes de l’extension urbaine de cette agglomération
ainsi que l’organisation de son espace urbain et expose les
problèmes qui y sont liés.
Le
second document est un extrait d’un article du quotidien français
Le
Monde,
rédigé en novembre
2009 par Isabelle Baraud-Serfaty. Il évoque les politiques urbaines
mises en place à Mumbai pour
affirmer
sa puissance mondiale et la difficulté à mettre en oeuvre une
politique de développement durable urbain.
Quels sont les problèmes de développement dans cette ville et cherche-t-onà les résoudre de manière durable?
Après
avoir identifié et expliqué les problèmes de développement
auxquels Mumbai est confrontée (I), on analysera les solutions
proposées afin de dire si elles relèvent – ou non – du
développement durable.
I.
Mumbai, une mégapole confrontée à
des difficultés de développement
A.
Une croissance démographique et spatiale forte
Dans
le document 2, on lit que « la population devrait passer de 19 à 27
millions d’habitants d’ici à 2025 ». Ceci nous permet de
conclure que la population de l’agglomération de Mumbai augmente
fortement : il est prévu une hausse de 42% en l’espace de 15 ans.
Cette augmentation de la population est visible sur la carte.
L’agglomération
de Mumbai s’étend dans l’espace, en direction du Nord et de
l’Est principalement : cette
agglomération
s’étale du fait de la croissance démographique. De plus,
l’implantation de bidonvilles est une des conséquences de la
croissance urbaine : en effet, les ruraux qui viennent vivre à
Mumbai s’installent souvent – quand leurs revenus ne leur
permettent pas de faire autrement – dans les bidonvilles.C'est un problème que l'on retrouve dans les villes du Sud, comme Le Caire, en Égypte.
B.
Une mégapole affectée par des problèmes urbains majeurs
Le
document 1 met en évidence la présence de vastes bidonvilles dans
le centre-ville, que le document 2
mentionne
aussi : « réduire les slums
(bidonvilles)
», dont le plus important est Darhavie. L’existence de bidonvilles, « qui accueillent plus de la moitié
de la population », permet de déduire qu’une pauvreté de masse
et que d’importantes inégalités existent dans cette ville. Les
populations vivent dans des quartiers d’habitat précaire,
construits en matériaux de récupération et dans un dénuement
total (pas d’eau courante, d’électricité, d’égouts, de
services publics …).
Mumbai
connaît aussi des « problèmes de congestion automobile et
d’insuffisance énergétique ». Les densités de population sont
telles que les infrastructures de transports sont insuffisantes pour
écouler tous le trafic automobile dans la ville (malgré l’existence
d’un réseau ferroviaire développé). D’autre part, Mumbai
manque d’énergie – pétrole et électricité – pour satisfaire
les besoins de cette population et des activités qu’elle
accueille.
II.
Des politiques urbaines pour corriger
les problèmes de développement à Mumbai
A.
Le contenu du plan « Mumbai vision »
Le
projet « Mumbai vision » entend répondre à deux objectifs. Le
premier consiste à faire de Mumbai « une
“ville
globale” », c’est-à-dire « inscrire la capitale économique
indienne dans la compétition internationale entre villes ». Il
s’agit de favoriser le développement économique de la ville, pour
qu’elle compétitive à l’échelle mondiale en proposant des
activités qui la démarqueront d’autres villes mondiales. Il
s’agit également de rendre la ville plus belle et plus
fonctionnelle. Il s’agit de « réduire les slums (bidonvilles)
[…] et [de] résoudre les problèmes de congestion automobile »
afin que celle-ci soit plus attrayante pour les investisseurs
étrangers. Le projet « Mumbai vision » cherche à réduire les
bidonvilles non pas pour une vie meilleure aux habitants mais pour
proposer une ville plus belle et plus propre « aux cadres ».
B.
Le plan « Mumbai vision », une politique urbaine durable ?
Le
développement durable est un principe défini en 1987 dans le
rapport Brundtland. Il consiste à satisfaire les besoins des
générations actuelles sans compromettre ceux des générations
futures. Elle repose sur trois piliers :
un
pilier économique (continuer à produire de la richesse), un pilier
social (satisfaire les besoins plus
équitablement)
et un pilier environnemental (préserver les ressources et la qualité
de l’environnement). Le projet « Mumbai vision » ne peut pas être
qualifié de durable car il ne prend en compte que le pilier
économique. Il cherche en effet à attirer des investisseurs et à
positionner la ville dans la compétition internationale (dans le but
de produire de la richesse) mais se soucie assez peu du pilier social
(« Mumbai illustre la difficulté des villes globales à mettre en
place un développement qui bénéfice à l’ensemble des habitants
») et environnemental (« qui permettent d’enjamber les problèmes,
à défaut de les résoudre »).
Mumbai,
mégapole indienne de 20 millions d’habitants, souffre de nombreux
problèmes de développement :
inégalités
socio-spatiales fortes marquées par la présence d’importants
bidonvilles, insuffisance énergétique,
difficultés
de circulation... Une politique urbaine – baptisée « Mumbai
vision » – consiste à régler certains
problèmes
qui affectent cette agglomération, mais celle-ci ne relève pas du
développement durable car elle ne se centre que sur le pilier
économique, délaissant le pilier social et environnemental.
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